POWER de Michaël Mention

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1965, les Etats Unis déversent cinq cent mille tonnes de bombes sur le Vietnam, Malcom X, militant du Black Nationalist Party, est assassiné, des émeutes raciales explosent à Los Angeles suite à l’arrestation d’un jeune noir par des policiers. C’est dans ce contexte de crise et de tension sociale que va naître le Black Panther Party.
Fatigués et révoltés par la discrimination envers la population noire, Huey Newton et Bobby Seale créent un nouveau parti qui se veut socialiste et solidaire, appariant lutte raciale à lutte sociale. Certains membres du parti sont armés, voulant intimider une police abusive, d’autres distribuent de la nourriture aux plus désœuvrés. Le mouvement prend de l’ampleur, il dérange en haut lieu.

Michaël Mention raconte les six années de la vie de ce mouvement, de sa naissance à son déclin, au travers de trois personnages qui jamais ne se croisent mais chacun vit l’Histoire sous un angle différent. Charlène, jeune noire militante, Neil, officier de police et Tyrone, repris de justice infiltré dans le parti par le FBI. Il ne s’agit pas d’un documentaire et pourtant on ne peut nier la quantité de documentation qu’il aura fallu assembler pour narrer ce morceau d’Histoire. Mais sous la plume de Mention, la rage est vivante, la misère sociale est crachée, ses mots sont des cris, j’entends encore l’impuissance des minorités écrasées par la suprématie blanche. Les poings sont levés, que pouvaient-ils faire d’autres ?
Chaque livre de l’auteur est une découverte, chaque histoire est singulière et originale parce que son style l’est : mise en page, fond musical, appuis historiques, immersion. Il sait se renouveler et surprendre, c’est sa force. Power en est encore la preuve, ce livre est pour moi une vraie réussite.

Murs pourris et rats crevés : mon décor jusqu’à la rue, bordée d’ordures et de bagnoles déglinguées. Vlan ! Paf ! Bang ! Le ghetto palpite entre bastons et défonce. Cash, tu deales. Flash, tu planes. Crash, tu tombes. Et si ça se fâche, ça se règle en trash. C’est ça, ma ville.


Stéphane Marsan (2018)
452 pages

 

L’AUTEUR

Romancier et scénariste, Michaël Mention est passionné de rock et de cinéma. Il publie son premier roman en 2008 et devient une voix montante du polar avec sa trilogie qui démarre avec Sale temps pour le pays.
Et aussi sur ce blog : Jeudi noir, Bienvenue à Cotton’s Warwick.

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